Titre | Le Service départemental d’archéologie du Val-d’Oise (SDAVO) |
Sigle | SIGVO |
ID du projet | 28 |
Description du projet |
Dans le Val-d’Oise, l’inscription dans le long terme et sur le territoire départemental de l’action des archéologues a été déterminante pour la mise en place d’un système d’information géographique (SIG) appliqué à l’archéologie. Cet outil a été appliqué dès ses origines à deux échelles d’étude : un travail de fond à l’échelle départementale utile en amont des opérations archéologiques, des applications répondant à des besoins plus ponctuels liés notamment aux opérations d’archéologie préventive.
Le système d’information départemental, dont le SIG n'est qu'une partie, est constitué de deux grandes catégories d’univers qui se côtoient :
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L’univers communautaire qui est le lieu où se mettent en place les outils communs et où se gèrent les référentiels cartographiques.
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Les univers locaux et les applications métiers qui sont les lieux de développement des applications spécifiques.
Au Conseil Général du Val-d’Oise, chacun des services est responsable du champ thématique qu’il a développé selon ses propres protocoles de gestion et d’acquisition de l’information.
L’architecture informatique déployée met à disposition des agents départementaux des données et des outils communs. Elle fournit les conditions techniques pour la constitution d’un savoir partagé. Celui-ci offre la possibilité de construire des approches du territoire qui peuvent aller au delà des travaux d’étude archéologique. Au service départemental d’archéologie du Val-d’Oise, plus que la simple restitution de l’histoire des hommes et des paysages, cette vision des choses permet de faire prendre en compte ces données dans les évolutions du territoire et de les replacer dans un contexte régional et infra-régional.
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Responsable du projet | RODRIGUEZ P. |
Organisation impliquée | Conseil Général du Val-d'Oise |
People | |
Date de début | 1993 |
URL | http://www.valdoise.fr/6333-le-service-departemental-d-archeologie.htm |
Type de projet | Projet de service |
Langue | Français |
Mots-clés géographie | France, Val-d'Oise |
Mots-clés chronologie | Préhistoire, Protohistoire, Antiquité, Moyen-Age, Moderne, Contemporrain |
Mots-clés objets historiques | site archéologique, voie, réseau |
Mots-clés discipline | archéologie |
Problématique | -
Inscrire les actions de l'équipe départementale dans un espace de référence géoréférencé ;
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Développer une gestion raisonnée du territoire sur la lognue durée : les fonds de l'atlas historique;
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Développer les outils de gestion opérationnelle des opérations archéologiques permettant de répondre aux impératif de la gestion préventive tout en assurant la liaison avec la gestion sur le temps long ;
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Assurer une gestion et un archivage raisonné des connaissances acquises sur le département ;
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Intégrer l'action des archéologues et les expertises associées à la dynamique de fonctionnement départementale.
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Organisation du projet |
Depuis la première application, jusqu’au développement du système d’information géographique départemental (SIGVO), trois logiciels SIG se sont succédés : Mac-Map® (jusqu’en 1996-1997), Map-Info® (de 1997 à 2000) et enfin Arc-GIS®. Ce dernier est lié à un projet de plus grande ampleur : le projet de système d’information géographique du département du Val-d’Oise. Il a entraîné une ré-organisation complète des données et de processus de travail.
Dès la création du service départemental d’archéologie du Val-d’Oise (SDAVO) en 1975 par le recrutement du premier archéologue (Philippe Soulier), un recensement de sites archéologiques à l’échelle départementale a été engagé. Celui-ci, lancé au départ avec de faibles moyens, s’est inspiré et a regroupée les informations contenues dans les fichiers d’inventaire réalisés par la Direction des antiquités préhistoriques et par la Direction des antiquités historiques d’Ile-de-France.
Un peu plus tard, dans les années 1987-1990, une expérience d’informatisation des données historiques dans la zone Ouest du département, sur le canton de Magny-en-Vexin (Ouzoulias 1988) a permis de proposer une nouvelle structure de donnée permettant de constituer, pour le département du Val-d’Oise, la première véritable carte archéologique départementale. Cette opération d’inventaire s’est appuyée de manière originale pour l’époque sur l’espace géographique comme outil et moyen d’étude. Elle a compilé des informations traitant des occupations humaines avec des données sur les paysages anciens et les a présenté sous la double forme d’un fichier informatique et d’un atlas cartographique. Avec toutes les limites liées au support papier et avant même l’arrivée de ce que l’on nomme classiquement les SIG, les bases d’une gestion spatiale de l’information avaient été posées. Cette posture de traitement de l’information a été d’autant plus dynamique que d’autres actions ciblées sur l’analyse du territoire départemental ont été menées parallèlement:
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Une collaboration avec les équipes du CNRS ayant pour objectif l’étude des formations superficielles du département ;
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Le recrutement de personnels de l’Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales (AFAN) pour travailler sur des programmes départementaux spécifiques.
Cette période marquée par la fouille de quelques sites majeurs du département, a permit la mise en place des bases de la politique archéologique du département autour d’un thème d’étude fédérateur: la relation homme-milieu. C’est cet axe générique centré autour de la gestion et de l’étude d’un territoire de référence, le département du Val-d’Oise, qui va par la suite structurer l’ensemble des processus de développement des outils. Durant les années 1990-2000, l’inventaire départemental a été informatisé sur le modèle de l’inventaire des sites historiques de Magny-en-Vexin. Le développement simultané des fouilles préventives a entraîné une intensification de la collaboration avec les équipes de l’AFAN et un accroissement considérable des données à gérer.
A partir de ce moment le service archéologique s’est équipé de son premier logiciel de type SIG (Mac-Map4) qui s’est imposé progressivement comme l’outil clef pour la gestion des informations archéologiques. Des données différentes de celles intégrées couramment à l’inventaire archéologique ont alors été prises en compte de manière systématique5 alors que dans le même temps, les archéologues s’investissaient peu à peu dans l’utilisation de ces technologies. Aujourd’hui, sur neuf archéologues départementaux, sept disposent d’une licence SIG. L’interaction entre les problématiques des archéologues, les contraintes techniques liées aux logiciels et matériels, le contexte de l’organisation et les besoins des individus ont donné au système d’information géographique des archéologues du Val-d’Oise la morphologie qu’il possède actuellement. La gestion spatiale de l’information autorisée par l’outil SIG a permis de fédérer et de faire dialoguer des thématiques différentes: géologie et géomorphologie, étude de la céramique ou d’autres mobiliers, étude des paysages, etc. Globalement, si l’on replace chacune des différentes applications développée au SDAVO par rapport à l’acte fondateur en archéologie – la fouille – on peut alors distinguer plusieurs types d’applications correspondant à différents temps d’intervention :
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Des applications développées en amont des travaux de terrain constituant “des réservoirs d’information”. C’est le cas de figure des bases de données et fonds cartographiques liés à la politique documentaire du service archéologique. Ces données ont eu une importance toute particulière dans l’organisation et le fonctionnement du SIG;
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Des applications développées durant les opérations de terrain servant de manière active à la gestion des opérations;
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Des applications placées en aval de l’opération de fouille permettant de développer en dehors du contexte opérationnel des études diversifiées indispensable à une exploitation raisonnées des données.
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Echelle de référence | Micro-régionale |
Echelle minimale | 1/100 |
Echelle maximale | 1/100 000 |
Description de l'organisation du système d'information |
Au SDAVO, en dehors du système de gestion de bases de données (SGBD), l’utilisation s’intègre dans un processus général de collecte, de gestion et de restitution de l’information. Il associe des outils de relevé topographique (Théodolite Wild T1100), de publication assistée par ordinateur (PAO : Quark X-Press®), ou encore de dessin assisté par ordinateur (DAO : Adobe Illustrator®).
Le logiciel SIG reste l’élément central du dispositif mais s’intègre dans une «chaîne de gestion raisonnée de l’information».
Le choix s’est orienté sur une architecture informatique de type Client-Serveur : un serveur de données géographiques déposé au Campus du Conseil Général permet aux différents clients-utilisateurs d’interroger l’unique base de référence.
Ce schéma général s’appuie sur les concepts cadres de « niveaux d’utilisation » et « d’univers d’utilisation ». Quatre niveaux d’utilisation ont été définis. Ils ont conditionné à la fois l’équipement matériel et le type d’accès aux données :
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Le niveau d’administration réservé au responsable du projet. Ce niveau donne accès à toutes les fonctions avancées et à toutes les bases de données en consultation et édition.
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Le niveau dit « expert » qui regroupe les utilisateurs avancés. Toutes les fonctions, à l’exception de l’administration de la base centrale, sont accessibles. L’édition des données se fait en rapport avec des droits d’accès.
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Les utilisateurs dit « avertis » qui ont accès aux fonctions des SIG bureautiques.
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Le niveau de la simple consultation qui s’appuie sur les produits développés avec les technologies de l’Intranet - Extranet. Aucune fonction d’édition des données n’est disponible. Seules des fonctions de manipulation des représentations sont proposées.
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Type d'utilisation | Analyse des répartitions spatiales, Gestion d'un corpus, Gestion d'un réseau d'acteur |
Architecture informatique | Client-Serveur |
Nombre d'utilisateur | Sup à 40 |
Nom des logiciels mobilisés | - Mac-Map
entre 1993 et 1995
- MapInfo
Entre 1995 et 2001
- ArcGis
A partir de 2001
- File Maker Pro
Utilisé pour la gestion des bases terrain et de la carte archéologique
- ArcSDE
Utilisé pour la gestion des bases entre les services
- ArcIms
Utilisé pour l'application Val-d'Oise historique
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Données du système d’information |
Le département a acquis plusieurs bases de référence qui couvrent le territoire départemental :
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La « Bd Topo® » produite par l’IGN est la base de données de référence la plus riche d’informations. Elle est en mode vecteur. Les données qui la composent correspondent globalement aux données de la carte au 1/25000 papier avec une précision sensiblement supérieure (de l’ordre du mètre). Elle peut être utilisée avec un niveau de précision allant du 1/100000 au 1/5000.
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Un orthophotoplan® numérique produit par l’IGN complète les données de la Bd Topo. Il est en mode raster. Sa précision (pixel de 50 cm au sol en urbain et de 1 m en rural) permet une exploitation fine jusqu’au 1/2500 de toute la surface départementale.
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Les « EDR Scan 25 N&B® » produits par l’IGN sont une numérisation de la carte papier au 1/25000. Elle est en mode raster. La surface acquise par le département s’étend au Val-d’Oise complété d’une bande de 10 kilomètres aux alentours.
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« GéoFla® » vendu par l’IGN, est une numérisation des limites communales. Cette base de données est en mode vecteur. L’espace acquis par le CG95 comprend l’Ile-de-France, l’Oise et l’Eure. Son niveau de généralisation impose une utilisation au niveau régional ou départemental principalement à des petites échelles qui ne peuvent être inférieures au 1/50000.
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Les données du dernier recensement général mise en place par l’INSEE (base IRIS®) Ce sont des données principalement statistiques sur des aspects socio-économiques de la population chômage, logement…).
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La carte géologique au 1/50000 du BRGM numérisée et harmonisée.
Les «données de référence thématiques», regroupées sous la dénomination courante «d’Atlas départemental » couvrent de manière exhaustive tout le territoire départemental et permettent à tout agent de disposer d’un niveau d’information dont la précision est connue et équivalente pour tout le territoire. Il s’agit par exemple de la carte archéologique, de cartes anciennes et de photographies aériennes collectées chez les différents producteurs d’information géographique (IGN, service géographique de l’armée...) ou encore de données créées par le service archéologique ou ses collaborateurs. Elles sont organisées en cinq ensembles thématiques :
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Environnement : informations sur le milieu interagissant avec les activités humaines (géologie, végétation, sols…),
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Carte du peuplement : points ou zones de fixation de l’homme…(carte archéologique, carte du bâti du XIXe s, carte de l’urbanisation actuelle.…),
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Réseaux : ensemble des lignes supports de flux (réseaux de transport, réseaux hydrauliques, corridors écologiques, réseaux actuels de gaz, électricité, téléphone …),
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Limites territoriales : Découpages spatiaux institutionnels (diocèse, seigneurie, paroisses, communes, département…), et découpages spatiaux traduisant des pratiques (zones d’influences de villes, bassins d’emploi…).
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Zonages, paysages : zones d’actions collectives sur le paysage entrant dans un cadre réglementaire (parcellaire, POS et PLU, limites réglementaires, monuments historiques, périmètres de protection divers, PNR, Natura 2000, ZPPAUP…),
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Sources : documents et fonds de diverses natures (cartes anciennes : plans d’Intendance, Cadastres napoléoniens, minutes d’Etat-major, photographies aériennes verticales et obliques…).
Le SDAVO dispose d’une documentation de plus de 6000 documents cartographiques et photographiques intéressant le département. Ils ont été réunis durant ces 15 dernières années. L’ensemble a été numérisé et a été géoréférencé. Les données « des études et projets » regroupent différentes informations sur liées à des besoins d’étude plus ponctuels. Les thèmes abordés, les échelles utilisées, les sources... sont alors variables d’un projet à l’autre. Il s’agit de bases de données à grande échelle servant à des analyses spécifiques (études du paysage, études géomorphologiques, études archéologiques…) ou à la gestion de sites patrimoniaux remarquables (sites archéologiques, monuments historiques…). La base de données cartographique développée sur l’opération archéologique Francilienne (évoqué dans la première partie) est l’une de ces applications. La mise en ligne en 2006 d’une partie des données de l’Atlas des patrimoines constitue une nouvelle étape dans le développement du projet de SIG Archéologique des archéologues du Val-d’Oise.
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Catalogue de données | Non |
Note | La base de donnée est ouverte en intranet pour l'ensemble des services du département qui dispose d'un accès à toutes ces données.
Une partie du fonds numérique du SDAVO, plus spécifiquement sur les cartes anciennes a été mis en ligne sur l'application "Val-d'Oise historique" qui s'appuie sur le Géoportail de l'IGN. |
Reference(s) | - Krier V., Sumera F., Wabont M. - "La carte archéologique et /ou géographie de l’archéologie", l’archéométrie dans les pays européens de langue latine et l’implication de l’archéométrie dans les grands travaux de sauvetage archéologique : Actes du colloque d’archéométrie 1995, Périgueux, Revue d’Archéométrie, supplément, p. 217 – 222.
- Soulier P. - "Archéologie et paysage", Dossier de la revue de géographie Alpine, N° 19, 1997, p 27 – 31.
- Soulier (Ph.) - "De la carte des sites archéologiques au systèmes d’information géographique, Les archéologues des collectivités territoriales : problèmes, perspectives, convergences et différences des points de vue", Les Nouvelles de l’Archéologie, n°71 - printemps 98. Paris : Maison des sciences de l’homme, Epona, 1998, p. 28 – 30
- Soulier (Ph.), Suméra (F.) - "Carte et pré-inventaire archéologiques en Val-d’Oise", in : actes des quatrièmes rencontres nationales de l’archéologie, Marseille 19.20.21 Octobre 1993 - Montpellier 8.9.10 Avril 1992, Conserver ou détruire les vestiges archéologique, La carte archéologique, L’archéologie dans l’aménagement du territoire, Marseille : éditions du CNFPT – ANACT, p. 55 – 64.
- Costa L., Robert S. – "Développement d’un outil de géo collaboration au sein d’une collectivité territoriale : l’exemple de l’atlas historique du Val-d’Oise", Webmapping dans les sciences historiques et archéologique, acte du colloque international de Paris 3 et 4 juin 2008, Archeologia e calcolatori, n°19, 2009, p. 123 - 136
- Arroyo-Bishop D. - "GIS and archaeology in France". Archeologia e calcolatori n°9, 1998, p. 31-45
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Etat de la fiche | publiée |